Patrick Berger architecte, Paris

Eléments atmosphériques et éléments construits

L’architecture et les éléments naturels atmosphériques
Ces projets expérimentent des liens entre l’architecture et le milieu physique.
Il s’agit de configurations architecturales et de dispositif constructifs "dessinés" par les éléments atmosphériques d’un site. Ce sont les grands éléments fluides comme l’air, le soleil ou l’eau.

La dynamique de ces fluides, les géométries de leur mouvement, modélisés, dessinent des architectures et des entités urbaines en associant leur énergie à leur enveloppe matérielle. Cette "physique" engendre la forme architecturale.

Trois projets ont été conçus ainsi, chacun à partir d’un élément atmosphérique précis :

L’AIR
LE CYCLE DE L’AIR NATUREL DESSINE L’ARCHITECTURE

Deux immeubles d’activité
Ce projet est l’expression architecturale d’un dispositif de ventilation naturelle donnant lieu à un confort thermique sans climatisation.
L’air, conduit depuis le sol (plus frais en été, plus chaud en hiver que le climat extérieur), monte verticalement au cœur de l’édifice et ventile chaque niveau. Il circule alors horizontalement vers l’enveloppe extérieure dans laquelle il se diffuse selon un dispositif constructif en "jeu d’orgue". Les façades sont ainsi constituées par ce dispositif.
Leurs proportions, leurs éléments, leurs rythmes sont ceux des formes du mouvement de l’air dans l’ensemble de l’édifice.
Le système constructif est en terre cuite, composé d’éléments creux en façade pour la circulation de l’air et de dalles pleines à forte inertie pour les planchers. Le choix de la terre cuite contribue à la qualité de confort thermique.
La force de l’énergie et celle de la structure constructive sont associées.
Leur lisibilité crée l’expression architecturale des façades.

La convection de l’air dessine la façade du volume architectural.
La dynamique de ce fluide, sa géométrie et ses mesures naturelles "de juste répartition de l’énergie" prescrivent les mesures des intervalles de la structure porteuse située en façade. Il y a association physique de l’énergie et de la structure pour chaque élément constitutif de l’enveloppe de l’édifice.

Ce n’est ni une tectonique ni une texture qui constitue l’expression architecturale mais un dispositif constructif associé avec un élément atmosphérique. Ici, l’architecture dans son expression est plus proche de celle d’un "jeu d’orgue"


Voir aussi :
Deux immeubles d’activités, rive gauche, Paris ; projet

LE SOLEIL
LE CYCLE DU SOLEIL DESSINE LA FORME URBAINE

233_Croquis Patrick Berger
233_Croquis Patrick Berger

Ce projet est une recherche de forme urbaine tracée par une modélisation informatique et ayant pour but de qualifier les espaces publics situés entre les différents édifices. Ces espaces ont pour qualité finale d’être toujours ensoleillés, sans ombre portée, quelque soit la saison.
Il en résulte une morphologie singulière de l’architecture ainsi qu’une morphologie particulière des espaces non construits.
Le soleil sculpte la ville.
Les formes de la ville sont en relation physique avec la lumière naturelle.
Ces principes de modélisation, à partir d’une loi physique dynamique mais constante, permet de réévaluer l’évolution de la forme urbaine dans le processus de sa réalisation et de ses éventuels changements de programmation.
Il s’agit d’une conception d’urbanisme orientée vers un processus dynamique, au contraire d’une planification statique.

Principes de la modélisation : formes architecturales dessinées par les solstices d’été et d’hiver.
Deux volumes parallélépipédiques et hypothétiques sont taillés selon l’épure des mouvements du soleil pendant l’année afin que l’espace public situé entre eux deux ne présente jamais de zone d’ombre, quelque soit l’heure diurne et la saison.
Au sol, l’espace public a lui aussi une géométrie singulière résultant de cette opération.
Il y a une réalité physique, sensation et visibilité urbaine d’un échange de la ville avec le soleil.

Processus
Selon cette conception de processus, par effet d’entraînement, dans l’hypothèse de nombreux volumes architecturaux agencés selon un certain intervalle, il en résulte une configuration urbaine déterminée par la même loi de tracé solaire.
Si, dans le processus d’urbanisation, au fur et à mesure des réalisations engagées, un élément de programme prévu à l’origine était modifié dans sa localisation et ses dimensions, la configuration urbaine générale s’en trouverait elle-même modifiée. Elle serait immédiatement adaptée par la modélisation pour répondre à cette loi.
Il s’agit d’une démarche permettant une évolution programmatique dans un processus de réalisation sans remettre en cause la conception urbaine initiale.

233_Diagramme 3D

Voir aussi :
Aménagement du secteur Tolbiac - Chevaleret ; projet, Paris

L’EAU
L’EAU DESSINE LES FORMES DE LA VILLE ET DE L’ARCHITECTURE

Une île en ville pour la candidature de Paris aux JO 2008
Conçus pour la candidature de Paris aux Jeux-Olympiques de 2008, au bord des canaux Saint- Martin et Saint-Denis, le village olympique, la piscine olympique, les lieux d’entraînement et des lieux de culte assemblés pour les compétitions ont "pignon" sur canal pour emblématiser cette voie de prestige

Les ensembles sont architecturés par l’eau, leur forme et leur dispositif constructif sont conçus pour recueillir et conserver l’eau météorique

Conception d’un lieu de culte rassemblant cinq religions.
Les lieux de cultes des différentes religions sont rassemblés symboliquement dans le même ensemble architectural. L’eau recueillie en terrasse resurgit dans chaque espace religieux selon la forme des rites d’ablution qui lui sont propres.

Impluvium_Lieu de culte {JPEG}

Voir aussi :
Candidature de Paris aux J.O. 2008 ; projet

Voir les crédits

L’Air
Projet : Patrick Berger avec Janine Galiano architecte
assistés de Edouard Ropars architecte
Maître d’ouvrage : Semapa
Nature du projet : équipement public et culturel
Programme : plateaux d’activités, commerces, ateliers d’artiste et théâtre
Situation : rue neuve de Tolbiac, ZAC Massena-Seine-Rive-Gauche 75013 Paris
Dimensions : L 70 m x l 40 m x H 25 m Surface 13 000 m2
Dates : études : 2001-2004

Le Soleil
Projet : Patrick Berger architecte
assistés de Jean-Christophe Quinton architecte
Maître d’ouvrage : Semapa
Nature du projet : équipement public et culturel
Programme : aménagement du secteur Tolbiac-Chevaleret
Situation : périmètre de la ZAC Paris-Rive-Gauche 75013 Paris
Dimensions : L:700 m x 180 m, Surface 10 ha
Date : concours national 2004

L’Eau
Projet : Patrick Berger
assisté de Jean-Christophe Quinton architecte
Maître d’ouvrage : GIP (Groupement d’intérêt public Paris- Île de France)
Nature du projet : étude d’urbanisme
Programme : conception d’un lieu de cultes et d’un restaurant
Situation : 93450 La Plaine Saint-Denis
Dimensions L 600 m x l 100 m x H 25 m
Surface : 6000 m2
Date : consultation sur invitation 2000