Patrick Berger architecte, Paris

Deux immeubles d’activités, rive gauche, Paris ; projet

Seine Rive Gauche Développement durable

La vie et le développement de l’environnement se confrontent aujourd’hui dans la mise en relation de l’état naturel et de l’état construit.
Il s’agit d’une question prioritaire pour la ville qui est coupée de la nature tant dans ses ressources que dans ses conditions locales.
Le sol, le climat, la lumière, l’air et ses mouvements constituent les aspects d’un milieu naturel. Ce sont les formes et les matériaux d’un paysage produit par la nature tout comme il y a les formes et les matériaux du paysage édifié par l’urbain.
L’union de ces formes et de ces matières dans la conception physique d’un nouveau cadre urbain est un besoin de société de notre époque.
Ce projet est celui d’une symbiose entre l’architecture et la nature, concrète, réelle, c’est-à-dire de l’association durable et réciproquement profitable d’une construction, de ses usages et de son environnement naturel.

Trois cycles font l’objet de ce projet. Ils en constituent les choix et l’expression architecturale.

Le cycle de l’air naturel
Le projet est tout d’abord un dispositif de ventilation naturelle en été comme en hiver. L’air rafraîchi ou réchauffé par le sol naturel circule au cœur de l’édifice et ventile chaque niveau. Il est ensuite recueilli en façade par un jeu de boisseaux de sections progressives pour être recyclé au faîtage.
L’air, et les formes de sa fluidité s’expriment en façade.

Le cycle d’un système constructif en terre cuite
L’architecture sera construite essentiellement à partir d’un seul matériau : la terre cuite. Les façades, tout comme le plancher, seront mises en œuvre à partir de composants assemblés. La durabilité, l’inertie thermique et le caractère recyclable de ce matériau ont déterminé son choix.

Le cycle des fonctions des immeubles urbains
Aujourd’hui à Paris, un immeuble donne lieu tour à tour à une occupation de logement, puis de bureaux, puis de logements, etc….
Un immeuble urbain n’a plus de fonction pérenne. Les usagers demandent des plateaux qui peuvent accueillir la vie changeante de ces affectations. Le plan est dessiné en conséquence, simple, étendu, modulable, pouvant également donner lieu à des grands volumes sur deux niveaux par le principe d’un plancher sur deux, démontable.
Les façades latérales de l’édifice sont constituées de corps creux qui ménagent les réservations nécessaires à tous les réseaux d’alimentation et d’évacuation de l’eau, adaptables aux différentes fonctions se succédant dans la temps (cuisine, salle de bain, cafétéria, bureau, etc..)

Ce sont les 3 conceptions de développement durable associées dans ce projet.
Ces trois cycles sont pensés avec la stabilité et l’adaptabilité qui leur sont propres.
Ces qualités d’énergie, de matériologie, de conversion, sont conjuguées avec une économie de moyens. Ils constituent le caractère de cette architecture.
L’architectonique est ici une fusion des formes construites de l’air, de la terre, de l’habité.
La forme est simple, proportionnée ; sa raison d’être est lisible.

Il y a un fil avec l’héritage architectural de Paris et c’est aussi une alternative pour ouvrir d’autres horizons de chantier pour cette Ville et son environnement.

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Voir les crédits

Programme : Plateaux d’activités, commerces, ateliers d’artistes et théâtre

Maître d’ouvrage : S.E.M.A.P.A.

Situation : Rue Neuve de Tolbiac, Z.A.C. Masséna-Seine-Rive Gauche, 75013 Paris

Projet : Patrick Berger architecte

assist. J. Galiano

Date : Études 2001-04

Images : © Atelier Patrick Berger

Croquis : © Patrick Berger

Photographies : © Atelier Patrick Berger

Maquette : © Thierry Martin

Vidéo : © Matthieu Lott

Textes : © Patrick Berger