Revitalisation du centre historique de Samarcande, projet
Samarcande fut capitale. Même s’il est impossible d’oublier une histoire lointaine qui s’émarge largement des siècles où les Timurides la façonnèrent et même si les siècles qui suivirent imposèrent de profondes mutations, la ville devait garder son passé médiéval.
La topographie de la cité et quelques monuments en témoignent et forment le contexte oriental du site, alors que les bâtiments institutionnels soviétiques le bordent sur sa rive occidentale ; de même, l’axe de la ville russe trouve en ce vaste espace aujourd’hui vacant son ultime extrémité.
Le site proposé est donc devenu, à la suite d’une histoire séculaire, une articulation entre les différentes parties de la ville.
Cet espace vacant devenant un mémorial à Ulug Beg doit contenir les mythes que suscite le passé, et devenir un lien entre les différentes parties de la ville.
En réponse, le mémorial s’inscrit sur une esplanade incurvée qui unifie la ville. Le centre naturel de la topographie du lieu fonde la voûte minérale que constitue l’esplanade. Transcription de la voûte céleste, une voûte à l’échelle urbaine, où le Pamir projette ses cimes et sa matière, est ainsi constituée. Elle est bordée par cinq halles d’exposition qui se trouvent dans le prolongement du Reghistan. Un mail de platanes ceint l’esplanade, côtoie la madrasa d’Ulug Beg et s’entrouvre vers la place contemporaine.
Les édifices du mémorial, musée, planétarium, bibliothèque, s’ouvrent sur la concavité tournée vers le ciel.
De la mosquée Bibi Khanim à l’extrémité de la ville russe, il y a désormais un seul fil qui passe par le nouveau centre de la ville.
Voir les crédits
Programme : Revitalisation du centre historique de Samarcande : Le Centre Culturel Ulug Beg
Maître d’ouvrage : Fondation AGA KHAN et L’Union des Architectes Soviétiques et Ouzbeks
Situation : Ville de Samarcande, Ouzbékistan
Projet : Patrick Berger architecte,
Franck Neau paysagiste
Date : Concours international 1991, Projet lauréat
Images : © Franck Neau
Photographies : © Patrick Berger
Textes : © Patrick Berger